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3.4.08

Le tournant

Il y a souvent des tournants dans la vie. Une idée, un acte, une prise de décision. J’en ai prit une gravissime, très tôt. A l’age de 7 ans, j’ai vibré, avec mon père, devant un match du Paris Saint germain. C’était foutu, le mal était fait et c’était décidé, c’étais désormais fan des rouge et bleus. Si j’avais su que ça me suivrait, plus ou moins certes, mais que j’en baverai tant de fois par la suite, peut être que j’aurai du moins regarder la TV (d’ailleurs quelle idée de la part de mes parents) et je serais retourné à mes G.I. joe’s.

Tant de stress les samedis soirs. Les premières mi temps des épopées en coupe d’Europe, et la cruauté de mon père qui me demandais d’aller me coucher à la pause.

Et déjà, des moqueries à l’école, puis au collège. Beaucoup de souffrances, si tu savais lecteur. Des larmes de joies aussi, la marque d’un immense monsieur comme Rai, des frissons, les premiers matchs au Parc aussi.

Déjà le racisme au stade qui te fout la honte, que tu subis et que malgré toi, tu essaies de relativiser face aux accusations unanimes. Supporter un club provincial, sympathique, hors de question.

Puis les matchs au parc avec les potes. Une bonne centaine, jusqu’à l’indigestion, il y a deux ans. L’ambiance et la tête n’y étaient plus.

Les matchs, toujours plus mauvais. Le spectre de la relégation, plusieurs saisons de suite, mais toujours quelques sursauts, des grands moments, parmi les plus beaux de ma vie.

Les dérapages, toujours plus importants. Etre fan du Paris SG, je l’avais appris tôt, c’est être seul(s) contre tous. Contre les provinciaux, les biens pensants, les « vrais » amateurs du foot. Tu peux être prof, intellectuel, anti-raciste militant… Lorsque tu es officiellement supporter du Paris SG, tu es dans le camp de la honte, des idiots, des parias, des néonazis, qui en plus se farcissent l’équipe qui fout le plus la honte à ses supporters de France. Dur, dur. Vie de merde !

Alors, alors… Il reste à prendre du recul. Apres avoir quitter le stade, quitter petit à petit cette équipe, ça me semblait faisable.

Je l’affirme, c’est impossible. Toujours cette même déprime quand ça va mal, quand le club coule, comme en ce moment.

Je ne sais pas si un jour je me débarrasserais de ça. Apres tout, j’en ai peut être pas envie. Ca serait trahir la passion de mon enfance. Je me revois, tout petit, à sauter et crier devant ma télé. Devant ces slaloms magiques de George Weah, devant les parades de Bernard Lama.

Porter avec fierté ces immondes maillot, pleurer dans un stade… Ce sont des choses que tout le monde ne peux pas comprendre. Je l’ai fait et souvent, je m’en souviens.

Je ne peux pas trahir ça.

Allez Paris !

Caught By The Fuzz